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mercredi 12 janvier 2011

Réflexions (suite): les relations entre les jeunes et les volontaires

Tous les volontaires sont unanimes : il s'est développé entre eux et les jeunes une vraie relation personnelle, de quasi-amitié ou plutôt un rapport de "grand frère/grande sœur" comme on peut en avoir l'exemple dans les projets d'insertion sociale en France ou au Québec.
Bien au-delà du simple fait d'être "amis" sur facebook ou odnaklassniki, les enfants sont régulièrement en contact avec les volontaires, les appellent, prennent de leurs nouvelles et attendent leur retour avec impatience. Dans un contexte où beaucoup de ces enfants sont issus de familles où l'un ou les deux parents ont émigré à l'étranger pour des raisons économiques, on peut imaginer que les volontaires représentent un modèle original, moins strict et formel que l'enseignant, mais tout aussi enrichissant et stimulant pour les enfants.

La méthode d'éducation non formelle semble plaire également: les enfants prennent des initiatives et se montrent créatifs dans leurs interprétations des "devoirs"/"activités" proposés par les volontaires. Par exemple, les enfants décident de mettre leur efforts en commun pour un travail de classe ou bien se mettent eux-même à la réalisation de petits films vidéo.
Les parents ne sont pas en reste. Les volontaires m'ont rapporté que les parents ou les professeurs/directeurs d'écoles les appellent pour les remercier de leurs activités avec les enfants et souhaite leur retour. Signe qu'après le training en lui-même, les activités suscitent un dialogue avec les parents et les éducateurs.

Enfin, il est clair que l'enrichissement est mutuel: les volontaires reconnaissent aussi apprendre énormément des enfants, de leur façon d'envisager les droits humains, et de leurs questions parfois désarmantes de pertinence. Les volontaires ont elles-mêmes fait l'analyse que cette relation particulière est surtout possible avec les enfants des villages, qui sont moins privilégiés sur le plan économique, mais peut-être plus spontanés et appréciant davantage les efforts des volontaires à leur égards, par opposition aux enfants des grande villes. Il faut en effet rappeler que les volontaires interviennent dans certains villages où c'est la première fois qu'une telle initiative éducative, faite par des intervenants extérieurs, se met en place.

lundi 10 janvier 2011

Réflexions suite à la visite de monitoring de novembre 2010: les problèmes

Voici quelques réflexions sur l'état du projet et les premiers résultats que j'ai pu constater lors de ma visite de monitoring de novembre 2010.

Tout d'abord, j'ai été frappée par l'enthousiaste des volontaires. J'ai pu presque tous les rencontrer dans le parc ou lors d'entretiens séparés, mais à chaque fois j'ai pu constater leur enthousiasme pour le projet, le plaisir visible qu'ils ont à se retrouver, à travailler ensemble et à mener les trainings avec les enfants.
Certes il y a quelques problèmes dans la conduite des activités, et notamment les difficultés logistiques d'accès et de transport, mais cela semble assez facilement surmonté par leur évidente bonne humeur.
Le principal problème rapporté par les volontaire est donc le transport. Les villages choisis dans le cadre du projet sont parfois situés en zones rurales très éloignées. Les mini-bus ou marschrutka/rutiera ne circulent pas fréquemment et parfois les volontaires doivent encore marcher assez longtemps après plusieurs heures de bus. Il faut planifier l'aller et le retour en tenant compte des possibilités de transport local, et ce la semble être un casse-tête logistique pour Parascovia d'organiser à la fois la présence des enfants et le voyage des volontaires. Il est arrivé que les volontaires n'aient plus de bus de retour pour rentrer à Chisinau et doivent trouver un taxi. Cela créée des contraintes de temps pour les volontaires qui doivent se tenir à des horaires strictes lors de leur training et ne peuvent pas s'attarder après la fin des activités, à la grande frustration apparente des enfants.
Un problème particulier se pose pour les groupes allant visiter des écoles en Transnistrie. Outre le transport, il s'agit de franchir la frontière entre Moldavie et Transnistrie avec ce que cela implique de contrôle et d'enregistrement auprès de gardes-frontières suspicieux. Les volontaires préfèrent ne pas mentionner les motifs réels de leur visite en Transnistrie, craignant qu'on ne les laisse pas passer.

Le deuxième problème mentionné par les volontaires est la présence des professeurs pendant les activités. Bien que cela ne soit pas systématique, la présence du professeur peut parfois briser la dynamique de groupe originale qui s'instaure lors d'activités d'éducation non formelle. Le professeur maintient une discipline et une approche formelle des relations entre enseignant et enfants qui nuit au développement d'un réel dialogue. Aussi, les volontaires demandent parfois à l'enseignant de ne pas assister aux activités, ce qui ne semble pas poser de problèmes majeurs. En outre, il arrive aussi que la présence de l'enseignant soit suffisamment discrète pour ne pas affecter les dynamique de groupe des trainings.

En revanche, en l'absence du professeur, les volontaires ont parfois bien de la peine à se faire entendre par toute une classe...!