Dimanche a commencé sous la pluie. A midi, je rencontre Parascovia, ma coordinatrice et vice-présidente de l'association Hyde Park. Je la connais depuis mon SVE car nous étions toutes les deux volontaires à Casa Marioarei (foyer d'hébergement d'urgence des victimes de violences domestiques). J'ai toujours été impressionnée par son activisme, son dynamisme et même si je ne partage pas toujours ses prises de positions politique, je respecte son réel engagement dans la société civile. Grâce à elle, j'ai rencontré beaucoup de gens et j'ai même participé à une émission TV en direct (enfin, j'étais dans le public... )
RDV à Casa Presei, rue Pushkin. Là, je rencontre enfin mes volontaires, ils sont une dizaine: 9 filles et un garçon, entre 18 et 24 ans, tous étudiants en journaliste, travail social, psychologie ou philologie.
Deux ans de travail dans le domaine de l'éducation non formelle m'ayant convaincue du bien fondé du "teambuilding", je leur propose d'aller ensemble au festival ethomusical "Gustar" qui avait lieu l'après midi même, à Orhei Vechi (http://www.youtube.com/watch?v=Ztuh27nBces).
Comme je m'y attendais un peu, l'organisation moldave était au rendez-vous: bien que nous ayions réservé les billets à l'avance, les capacités de transport ont été un peu sous-estimées par les organisateurs et notre groupe reste sur le bas côté de la route. Un peu dépités, nous nous rabattons sur le musée d'histoire qui, comme les quelques autres musées de Chisinau que j'ai pu visiter, est triste et vide...
On doit à l'insistance d'Elena, volontaire étudiante en journalisme et parlant un très bon français, de revenir à notre plan initial et nous partons pour la Piata Central (gare routière) pour trouver un improbable moyen de transport jusqu'à Orhei Vechi (à 30 min en voiture de Chisinau).
La Piata Central sous la pluie, comme toute la ville d'ailleurs, n'est qu'une vaste flaque de boue désolante...
Prête à renoncer à notre sortie devant l'habituelle impolitesse des caissières et la grossièreté des chauffeurs, je me suis surprise à être moins aventurière que mes petites volontaires qui se sont démenées pour négocier notre voyage auprès de chauffeurs ronchons... Je crois que j'avais juste oublié qu'en Moldavie rien n'est impossible, que non n'est jamais une réponse définitive et que tout se négocie par la palabre avec une bonne dose du temps moldave, flexible à l'extrême ...
Au bout d'une heure et après avoir perdu la moitié de mon groupe, les filles arrivent à organiser le voyage en marshrutka jusqu'à destination! Je salue la débrouillardise et la persévérance des filles qui sont venues avec moi au festival, c'est très bon signe pour la suite du projet!
Vous pouvez voir les photos et les vidéos sur ce blog! Voyage en chansons folkloriques; j'ai apprécié de revoir la route familière qui mène à Orhei Vechi. C'est vraiment un très bel endroit et le festival présente les habituels chants et danses traditionnels. Ai vu Vlad Filat en vrai, car il se doit de se montrer, à une semaine du referendum. Avec les filles, nous apprécions le spectacle du promontoire d'où l'on a une vue plongeante sur la vallée en contrebas.
Nous avons les premières discussions sur l'organisation du projet, échangeons des idées et discutons des suggestions des unes et des autres. Surtout, je fais davantage connaissance avec les "personnalités fortes" du groupe: Masha, Elena, la jolie Ana dite Barbie et la toute jeune Cris.
L'après midi se termine sous un magnifique soleil et nous reprenons le chemin avec l'espoir de rentrer en stop à Chisinau.
Marchant la long de la route, ma première leçon de roumain m'apprend que cette douce odeur de fleurs des champs vient de la busuioc de câmp (la brunelle). Elena et moi somme prises en stop (alors qu'on ne lui avait même pas demandé de s'arrêter) par le sympathique propriétaire du Cupidon (célèbre restaurant de Chisinau) qui fera la route en moins de 20 min.Et malgré la rudesse des gens et l'apparent obstacle du manque chronique de toute organisation, j'apprécie à nouveau comme en Moldavie tout peut se dérouler, s'arranger, se régler de manière fluide et sans encombre, comme finalement tout est possible et simple, quand on insiste un peu sur le facteur "humain" de toute situation, alors que de l'autre côté de l'Europe, où tout est bien réglé, on est peut être trop habitué à la sécurité que procure l'organisation sèche et l'administration impersonnelle des choses de la vie...
C'était à mon sens un très bon exercice de teambuilding, je pense que les filles aussi étaient contentes et j'ai retrouvé toutes mes facultés d'adaptation à la Moldavie!
